dimanche 23 décembre 2012

Mises au point sur Diane de Poitiers

La mort de Diane de Poitiers arriva six mois après celle de Grolier, le 26 avril 1566, à Anet, dans le département d’Eure-et-Loir, âgée de 66 ans, 3 mois et 17 jours, selon l’inscription sur son tombeau : « Vixit an. LXVI, mens. III. dies XVII. Obiit an. Christo nato M. D. LXVI. VI calend. maii. » [Elle a vécu 66 ans, 3 mois 17 jours. Elle est morte l’an de Christ 1566 le 6 des calendes de mai].
Elle était donc née le 9 janvier 1500 [et non le 3 septembre 1499 suivant Dreux du Radier, ni le 14 mars 1500 comme l’avance Bayle, tous deux ayant mal lu l’épitaphe], à Saint-Vallier, dans le département de la Drôme.
Veuve de Louis de Brézé (1459-1531), comte de Maulévrier, gouverneur et grand sénéchal de Normandie, qu’elle avait épousé le 29 mars 1514, elle devint la favorite du Dauphin, le futur Henri II, qui lui donna le duché de Valentinois et lui fit construire le château d’Anet, où elle forma sa bibliothèque : on ignore où elle avait été installée, avant que d’être reléguée dans le deuxième étage qui fut créé en 1680.



Le Château d'Anet au XVIIIe siècle

Les volumes provenaient surtout de la famille de Poitiers –  son grand-père était amateur de livres de luxe –  et de Louis de Brézé ; quelques-uns lui furent donnés par Henri II.
Ses livres étaient revêtus de reliures à ses armes, avec sa devise de veuve « Sola vivit in illa » [sous-entendu « memoria » : « Vivant seule dans son souvenir »], ou quelquefois la légende « Consequitur quodcumque petit » [Elle atteint tout ce qu’elle vise], ou ornés ou non de ses emblèmes, l’arc, le carquois et le triple croissant, et de son chiffre formé d’un double D.
Ceux qui lui ont été donnés par le roi portent en outre le chiffre formé du double D et H, ou le chiffre formé d’un double croissant enlacé à un H, ou le H couronné.
L’ornementation des reliures consiste dans des compartiments à entrelacs. Généralement, ces entrelacs sont noirs sur fond fauve, les croissants se détachent en blanc, peints ou argentés.


La terre d’Anet étant passée dans la Maison de Vendôme, ces princes augmentèrent la collection. En 1718, Anet entra dans la Maison de Condé. Ce ne fut qu’après la mort de la princesse de Condé, Anne de Bavière (1648-1723), épouse du fils du Grand Condé, que les livres manuscrits et imprimés furent catalogués sans beaucoup de soin dans le Catalogue des manuscrits [sic] trouvez après le décès de Madame la Princesse dans son château royal d’Anet (Paris, P. Gandouin, 1724, in-12, 49p. [37 p. plus une addition de 12 p.]) pour subir des enchères publiques, au mois de novembre 1724 : 171 numéros pour les manuscrits sur vélin, 81 pour ceux sur papier, 155 pour les livres imprimés, et une addition de 199 numéros pour plus de 600 volumes imprimés dans les formats in-folio, in-4, in-8 et in-12. Beaucoup de volumes furent achetés par Guyon de Sardière, plusieurs manuscrits furent adjugés à Cangé, à Lancelot et à d’autres amateurs, un certain nombre passèrent à l’étranger.
Le château d’Anet fut dévasté à partir de 1794 ; le corps du logis central et une partie de l’aile droite furent détruits en 1810. Le 29 mai 2010, les restes de Diane de Poitiers furent de retour dans son tombeau, après 213 ans au cimetière communal d'Anet.


2 commentaires:

  1. Le monogramme en haut à gauche est l'identique du logotype de Bordeaux. Seriez-vous pourquoi ?

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    1. Le monogramme de Diane de Poitiers, que l’on appelle le chiffre de Diane, est composé de trois croissants de lune entrelacés. Le
      croissant de lune pointant vers le bas est traditionnellement associé à Diane chasseresse, la déesse de l’Antiquité.
      Les deux autres croissants seraient une stylisation de la lettre H, H comme Henri [II].
      Pour savoir pourquoi ce monogramme [signe d'origine celte appelé "triquetrum"] a été utilisé pour les Girondins de Bordeaux, il faudrait poser la question au club, car leur explication est peu compréhensible : "Selon une des versions, les triquetrum sont des croissants, dont la recette de l’Europe a été apporté par les turcs, et maintenant les boulangers français sont réputés pour les croissants. Selon une autre version, le monogramme est lié à Port de la Lune, le centre historique de Bordeaux, qui se trouve sur la courbe de la Garonne. Un croissant de lune est aussi un symbole de la flexion fluviale."

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